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Micro-games, casual games et jeux gratuits en ligne

Avec la révolution numérique et, en particulier, avec l’arrivée du web, un grand nombre d’internautes a cherché à se distraire sur la toile. Ainsi, parallèlement à la grande industrie des jeux vidéo, des jeux informatiques d’un autre genre se sont développés pour s’adresser à ces internautes. On peut distinguer deux grandes familles de jeux dans cette catégorie qu’on pourrait appeler “Microgaming” : d’un côté, on trouve les jeux totalement gratuits. De l’autre, les hybrides semi-gratuits ou même les jeux à petits-prix.

Des jeux à moindre frais, accessibles à tout public

Dans le premier cas, les moyens n’ont rien de commun avec ceux engagés par des compagnies comme Electronic Arts ou Konami. Les technologies et les ressources ne sont d’ailleurs pas les mêmes non plus. Souvent, ce sont des programmeurs isolés qui développent ces petits jeux, par passion, par passe-temps, ou quelquefois même pour gagner quelques points de notoriété. Dans cette famille de jeux, on trouve plutôt des titres ludiques, simples, inventifs mais souvent sans prétention. En même temps, rien n’est demandé à l’internaute et comme on dit “à cheval donné, on ne regarde pas les dents.” Pendant de nombreuses années, ces jeux ont été développés au moyen de la technologie flash. Ils sont donc, encore aujourd’hui très majoritairement en 2D.

Ces petits jeux vidéos gratuits ont assurément permis à des millions de joueurs de passer des milliers d’heures à se détendre à moindre frais. Ils sont sans doute été un peu plus populaire, il y a quelques années car le marché s’est un peu durci. Du point de vue du modèle, la majorité des plateformes proposant ce type de jeux gratuits entendaient, en effet se financer par la publicité. Or, de nos jours, sauf à atteindre une audience vraiment conséquente (et donc y mettre les moyens, rédactionnels, éditoriaux, etc), les revenues publicitaires ne permettent pas d’engager d’investissements sur les jeux. Le serpent se mord dont un peu la queue et les moyens vont au fonctionnement plus qu’à l’évolutivité des jeux.

Du flash au html5

Depuis quelque temps déjà, la techno Html5 est venue supplanter la technologie flash, ce qui tombe bien puisque flash n’est plus maintenue par adobe depuis un bon bout de temps. Loin de ses promesses des années 2000, le plug in d’adobe est aussi clairement boudé par chrome et ne risque plus de faire très long feu sur le web. Le Html5 est donc un excellent substitut et de nombreux portails de jeux gratuits se sont aujourd’hui orientés sur cette technologie. Le html5 étant ce qu’on appelle un “container”, ces jeux sont souvent en 2D mais quelques uns d’entre eux proposent désormais des environnements 3D réalisés avec le moteur Unity notamment. Inutile de dire qu’à l’image des jeux flash gratuits mentionnés ci-dessus, il faut vraiment trier pour en trouver de bons, même si certains parviennent à sortir du lot.

Concurrence et freins aux modèles

Bien entendu, du point de vue du modèle de business pour ces sites, la limite reste la même que celle de la technologie précédente. Le modèle du financement publicitaire est fragile et sauf sur certaines niches très spécialisées et identifiées, il est difficile d’obtenir de bonnes rémunérations. De plus, la concurrence est rude et plusieurs facteurs interviennent pour compliquer la chose : l’éclatement du trafic web entre réseaux sociaux, sites web et l’augmentation de l’offre de loisirs gratuits en ligne ( des sites vidéo comme youtube sont une véritable aubaine pour se détendre en ligne de manière gratuite). On pourra encore mentionner dans les difficultés, la montée des exigences de google en terme de contenu et de notoriété pour faire remonter naturellement un site web dans son moteur.

Ajoutons à cela la concurrence de portails comme Steam qui proposent de belles offres promotionnelles sur des jeux vidéos tout à fait pros et simplement un peu dépassés en date. Et Finissons même par la présence de portails d’applications ludiques de type Applestore ou google play qui proposent eux-aussi des jeux à télécharger gratuitement ou semi-gratuitement mais qui ont infiniment plus de force de frappe ou de moyens promotionnels qu’un petit éditeur Landa. Pas facile de faire son trou là dedans avec quelques jeux gratuits, quand en plus ce sont souvent des titres qu’on trouve dans tous les coins du web et qui n’ont rien d’exclusifs.

Micro-games hybrides et apps ludiques

Dans la famille des “petits jeux” accessibles sur internet, on trouve aussi des hybrides qui semblent mieux armer pour affronter le marché que les jeux cités plus haut. La raison en est simple : là ou il y a un modèle économique, un vrai produit à vendre et un chemin de distribution claire, on met souvent les investissements requis en face. On peut alors s’attendre à plus de qualité, de succès potentiel, etc…

En général ces micro-games fonctionnent sur deux modèles. D’une part, il y a des jeux payants et téléchargeables à tout petit prix. D’autre part, et peut-être plus fréquemment encore, on trouve d’autres micro-jeux qui offrent des fonctionnalités ou des modes gratuits tout en embarquant aussi une partie payante optionnelle. Une fois, le joueur pris dans le jeu et s’il en a envie, il peut alors débloquer plus de choses : objets particuliers, tenues, armes, tableaux de jeu particuliers, fonctionnalités spéciales. Bien sûr pour se faire, il lui faudra acheter des crédits avec de la vraie monnaie. En général, les sommes ne sont jamais vertigineuses.

Développement et modèle de distribution

Micro-games à prix minis donc ou jeux gratuits avec une partie payante, ces derniers années, on a pu voir un certain nombre d’éditeurs et de sociétés se lancer dans la course en optant pour ces modèles de diffusion “hybride” de leurs productions. Ces jeux de hasard dans lesquels on peut trouver des titres de bonne qualité, ciblent souvent plus le marché des tablettes ou des smartphones. Du point de vue de la distribution, en surfant sur la notoriété de portails de type Apple store ou Google Play, les éditeurs de ce type de jeux misent sur le volume d’utilisateurs plutôt que sur le prix fort, pour amortir leur coût de production. En plus de l’excellente visibilité et des bonnes perspectives de vente, l’exposition sur ces grandes plateformes peut aussi être une véritable tremplin de notoriété pour certaines de ces sociétés.

S’ils peuvent être très agréables et très récréatifs, les jeux concernés ne prennent pas non plus des mois à être développés ni des ressources démesurées. Du point de vue de leur réalisation, ils sont à la portée de PME ou, à tout le moins, d’équipes de développement de taille moyenne. L’échelle se situe entre le programmeur solo des jeux flash cités ci-dessus et les moyens engagés par les mastodontes du secteur des jeux vidéo ou de l’Entertainment pour leurs gros titres. Nuançons toutefois. Ces derniers peuvent aussi s’engager dans la course et décider d’ajouter à leurs catalogues des titres de micro-gaming. Il s’agit, en effet, d’un segment de marché tout à fait à part et plutôt lucratif. On ne voit donc pas trop pourquoi les géants de l’industrie se priveraient de l’attaquer.